Le papillon appartient à la famille des Lépidoptères, on distingue les papillons de jour et les papillons de nuit. Actuellement, en France on dénombre 257 espèces de papillons de jour contre 5 200 espèces de nuit. Mais d’année en année, le nombre de papillons ne cesse de décliner à cause de l’urbanisation, l’extension agricole, l’utilisation massive des pesticides.
Les premiers papillons de printemps sont ceux qui ont passé l’hiver en hibernation à l‘état adulte, ainsi Il est possible de les photographier dès les premiers beaux jours, parfois en février.
Table des matières
Un guide d’identification pour les papillons
De nombreux guides d’identification sont disponibles dans le commerce, privilégiez les livres qui proposent des dessins plutôt que des photos. Les dessins sont plus fiables que les photos sur lesquelles il est impossible de voir toutes les caractéristiques de l’animal. Les images publiées sur les sites Internet permettent également de confirmer leur identification.
Les descriptifs sont d’ordinaire d’une grande aide, précisant généralement l’envergure de l’insecte, le nombre de générations et les époques où l’on peut les voir, les plantes hôtes où ils iront pondre.

– 85mm macro – ISO125 – f/8 – 1/500 – Nomain (Nord)
Leçon de choses « La Piéride du choux »
Avec les primevères, les papillons arrivent ; ils disparaissent avec les Chrysanthèmes. Sans eux, le printemps et l’été ne seraient pas complets. Avec une grâce légère, ils promènent la richesse de leurs ailes dans le parfum des fleurs.
Voyons la Piéride du chou, papillon blanc jaunâtre, non des plus beaux, mais si commun qu’il ne peut échapper à l’observateur le moins averti.

– La Madeleine (Nord), mars 2019
L’insecte parfait
Tête, thorax et abdomen forment un corps svelte, velu et noirâtre,
- précédé de deux longues antennes filiformes terminées en massues,
- flanqué de quatre ailes larges, membraneuses aux nervures saillantes,
- muni de trois paires de pattes grêles.
Les ailes, blanches en dessus, jaunes en dessous, portent des taches noires plus nombreuses chez la femelle.
Touchez y : une poussière fine et brillante s’attache aux doigts. L’aile qui s’en trouve dépourvue devient transparente et incolore : c’est la poussière qui colore les ailes. Le microscope la montre formée d’écailles minuscules qui se recouvrent partiellement comme des ardoises d’un toit. Le papillon a les ailes écailleuses. On repère un papillon jeune d’un âgé grâce à l’état de conservation des ailes.

Voyez la Piéride qui vole.
Les ailes battent lentement. L’insecte voltige en zigzag d’une fleur à l’autre. Quand il se pose, il s’accroche avec ses fines pattes, et ses ailes au repos se relèvent au-dessus du thorax.
Que fait-il sur la fleur?
Il y plonge une trompe. Nous devinons qu’il aspire le nectar. Puis la tête se retire légèrement, la fine trompe s’enroule, devient un ressort en spirale qui se loge dans une rainure de la face inférieure de la tête. Sur la fleur suivante, la trompe se déroule, le même manège recommence.
La trompe suceuse du papillon est constitué par des mâchoires allongées et flexibles , soudées d’un bout à l’autre par leurs bords.
L’écrin dans lequel elle se ramasse est formé des palpes maxillaires réduits et surtout des palpes de la lèvre inférieure. Lèvre supérieure et mandibules n’existent qu’à l’état de vestiges.
Bref, le papillon est un insecte à trompe suceuse formée par les mâchoires.


Larve et métamorphoses
La Piéride du Chou ne vit qu’une à deux semaines. Avant de mourir, la femelle pond deux à trois cents œufs jaunes à la face inférieure d’une feuille de chou.
Quinze jours après, de chaque œuf sort une petite larve connue sous le nom de chenille. Les chenilles minuscules se mettent immédiatement à dévorer la feuille. Elles grossissent vite en subissant des mues.
La chenille
Une chenille comprend :
- une tête avec deux antennes très courtes, six yeux simples, un appareil buccal broyeur.
- un thorax avec trois paires de pattes articulées et réduites,
- un abdomen, porteur de cinq paires de fausses pattes non articulées, terminées en ventouse entourées de crochets.
Les chenilles commettent des dégâts considérables. Pourtant oiseaux et Ichneumons détruisent un grand nombre de larves.

La chrysalide
Après trois semaines de vie active et gloutonne, la chenille quitte le chou, monte sur un support solide : mur, pieu, arbre.
Avec sa salive qui lui sert de colle, elle se fixe l’extrémité de l’abdomen puis se dresse verticalement. Par un mouvement singulier, elle s’attache avec un fil de soie. Cette soie sort d’une filière de la lèvre inférieure.
La peau se fend, un nouvel être se dégage, d’une forme bizarre. C’est une nymphe ; on l’appelle chrysalide.


Résumé de la leçon de choses
- La Piéride du chou possède:
- 2 antennes filiformes terminées en massues,
- 3 paires de pattes faible,
- 4 ailes membraneuses et écailleuse, relevées verticalement au repos,
- 1 trompe suceuse formée par les mâchoires.
- De l’œuf, sort une larve ou chenille, avec un appareil buccal broyeur. Elle donne une nymphe ou chrysalide. Les métamorphoses sont complètes.
- La Piéride appartient au groupe des papillons diurnes

Leçon de choses « Le Bombyx du Mûrier »
Tout le monde le connait, au moins de nom. Sa chenille, ou ver à soie, est assez précieuse ! Le Bombyx du Mûrier est originaire de Chine. Mais on ne le trouve nulle part à l’état libre; son élevage, ou sériciculture, se fait dans les magnaneries.
Le papillon adulte
Il est d’un blanc jaunâtre, avec un corps massif et velu, des ailes courtes et arrondies, des antennes plumeuses garnies de deux rangées de fines soies. Ses ailes au repos sont rabattues en forme de toit.
L’insecte parfait ne vit que quelques jours, en juin ou juillet, et il ne prend aucune nourriture, bien que muni d’une trompe courte.
Il vole la nuit : c’est un papillon nocturne.

Ver à soie et sériciculture
Quelques heures après sa naissance, la femelle pond 400 à 600 œufs jaunes, gros comme des têtes d’épingle. L’éclosion ne se fait qu’au printemps suivant, en avril ou en mai, à la condition toutefois qu’ils n’aient pas été tués par un froid trop rigoureux. Les œufs forment la graine. On en expédie parfois à de grandes distances; vous pouvez en recevoir chez vous par la poste pour faire l’élevage du ver à soie. Dans les magnaneries, les papillons pondent sur des petits carrés de carton ou de laine. On maintient les œufs, pendant l’hiver, à une température comprise entre 0° et 5°. Au printemps, on les réchauffe bien progressivement jusqu’à 25°. L’éclosion se produit.
Le fil de soie
De chaque oeuf sort une minuscule chenille brune, ou magnan, garnie de poils noirs. Elle est très friande de mûrier, seul végétal apporté à grands paniers par les magnanarelles. Mais à défaut de cette plante, vous pouvez , chez vous, nourrir la chenille avec d’autres feuilles (salsifis, scorsonères, par exemple). Très vorace, la larve dévore avec de fortes mandibules.
Comme toute chenille, elle grandit vite, en subissant des mues. Au bout d’un mois, elle mesure 8 centimètres de longueur.
A partir de ce moment, elle ne mange plus, s’arrête sur un support (brindille de bois, rameau de bruyère ou cornet de papier dans le magnaneries).
Par un orifice de sa lèvre inférieure elle fait sortir une substance gommeuse qui durcit à l’air et devient un fil ténu, un fil de soie. Elle le fixe au support, puis s’enroule dedans. Elle fait ainsi 800 à 1000 mètres de fil qui, peu à peu, se transforme en un souple cocon. Dans sa prison de soie, la chenille devient chrysalide.
L’insecte parfait
Au bout de 15 à 20 jours, la nymphe donne un insecte parfait. Le Bombyx ramollit la soie en un point, brise le fil, en écarte les morceaux et sort du cocon.
Le Bombyx du Mûrier a des métamorphoses complètes.
En sériciculture, on ne conserve qu’un petit nombre de cocons, susceptibles de donner des femelles, celles-ci devant assurer le peuplement de l’année suivante.

Les papillons de nuit
Les papillons crépusculaires et nocturnes ont des antennes en fuseau ou filiformes et effilées, ou prismatiques avec trois arêtes, dentées ou plumeuses, jamais en massues.
Les ailes au repos sont étalées ou rabattues en forme de toit. Les chrysalides sont souterraines ou enfermées dans un cocon.
Un cas particulier, le Moro-sphynx (Macroglossum stellatarum) classé papillon de nuit mais qui est diurne de l’ordre des lépidoptères.
Ce papillon adopte un vol stationnaire pour butiner avec une longue trompe sans se poser à raison de 75 battements d’ailes par seconde. Les Gaillets et les Stellaires lui servent de plantes hôtes.


– Ce papillon a la particularité d’être actif le jour, et de se reposer la nuit. – Dordogne, 2019
Les plantes hôtes
Les plantes hôtes sont des plantes sauvages sur lesquelles les papillons viennent pondre leurs œufs.
En promenade animalière
et lorsqu’on aperçoit un insecte intéressant, il est avantageux de s’attarder à la plante sur laquelle il se trouve. En effet cela peut-être « sa » plante hôte, c’est sur celle-ci et à proximité que l’on aura le plus de chance de retrouver l’insecte en question.
Identifier les plantes avec son téléphone portable
Pour identifier la plante hôte, j’utilise mon téléphone portable avec une application dédiée à la détermination des plantes comme PlantSnap
. Il en existe d’autres et toutes fonctionnent sur le même principe. On photographie la plante sous différents aspects (son aspect général, un détail des feuilles et des fleurs). L’application recherche alors automatiquement dans sa base de données le nom de la plante.
Attention, il s’agit d’une approximation. L’application peut se tromper, il faut donc être vigilant et vérifier une fois de retour chez soi que l’identification de la plante est correcte, soit en s’aidant d’un guide de botanique ou encore sur le web. Il vous sera alors facile de retrouver l’insecte en question.
Si vous n’avez pas de réseau, prenez des photos sous différents angles de la plante et de l’insecte. Vous pourrez ainsi les identifier une fois de retour à la maison. Pensez également à enregistrer les coordonnées du lieu de rencontre avec le portable ou sur un simple carnet.
Autant dire que pour les papillons c’est une opération indispensable, pas de plante hôte, pas de papillons.
Quelques exemples
L’ortie commune
De nos jours, l’ortie commune (ou grande ortie) est considérée par les jardiniers comme une mauvaise herbe.
C’est une idée récente car l’ortie fut longtemps utilisée et cultivée comme un légume jusqu’à la moitié du XXe siècle, elle est également connue pour ses propriétés médicinales et ceci depuis l’Antiquité. On la trouve partout en France.
Cette plante héberge et nourrit de nombreux insectes et tout particulièrement certains papillons qui ne dépendent que d’elle pour assurer leur survie.

Les principaux papillons de jour qui sont associés à l’ortie, sont le Vulcain, le Paon-de-jour, la petite tortue, la carte géographique, le Robert-le-Diable et la belle-Dame.

Séneçon jacobée
Il s’agit d’une plante vivace de la famille des Asteraceae, aussi appelée Séneçon de Jacob (Jacobaea vulgaris). Elle fleurit de juillet à octobre et peut parfois devenir envahissante.
C’est également la plante hôte de l’Écaille du Séneçon ou Goutte de sang dont les chenilles se nourrissent des feuilles et des inflorescences.

L’arbre à papillons – un faux ami
Originaire de Chine, il s’agit du buddleia de David encore appelé « arbre aux Papillons » en raison de son odeur qui attire les papillons.
Ce n’est pas à proprement parler d’une plante hôte car si les fleurs nourrissent de nombreux papillons adultes, les feuilles par contre ne sont pas consommées par leurs chenilles. Le buddleia ne peut pas servir de support au développement des papillons. C’est un arbuste envahissant que l’on trouve partout notamment dans les friches urbaines.

Références
- Dramatique déclin des papillons en Europe (www.lefigaro.fr)
- De L’Oeuf Au Papillon (www.photospapillons.com)
- lepinet.fr – Les carnets du lépidoptériste français (www.lepinet.fr)
- Urticamania – La tribune de l’ortie (urticamania.over-blog.com)
- L’histoire de la soie (fr.wikipedia.org)
- Nature en famille (www.nature-en-famille.org)
- NatureGate (www.luontoportti.com)
- www.tela-botanica.org
En conclusion
Les papillons sont des insectes remarquables, qui nous fascinent par leur beauté et leur complexité. Ils sont le résultat d’une longue évolution, qui leur a permis de s’adapter à différents milieux et de faire face à différents défis. Ils jouent aussi un rôle écologique important, en participant à la pollinisation des fleurs et en faisant partie de la chaîne alimentaire. Les papillons sont donc des êtres vivants à respecter et à protéger.
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Article initialement publié en 2017.
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