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Pêche du bord en Méditerranée

La pêche du bord en Méditerranée est une activité qui se pratique sur les plages, les rochers, les digues ou les ports, en fonction des espèces recherchées et des conditions météorologiques.

Cette activité présente plusieurs avantages : elle est accessible à tous, elle ne nécessite pas de matériel coûteux ni de permis de pêche, elle permet de profiter du paysage et de la nature, et elle offre la possibilité de consommer ou de relâcher ses prises. La côte méditerranéenne peut être partagée en trois zones géographiques distinctes qui déterminent chacune des techniques spécifiques de pêche.

Cartographie des zones de pêche le long de la côte Méditerranéenne
Cartographie des zones de pêche le long de la côte Méditerranéenne

Les espèces pêchés

La mer offre une grande variété d’espèces, capturées selon des techniques spécifiques.
En raison des conditions naturelles et de la nourriture disponible, c’est dans une frange réduite, là où la profondeur des eaux ne dépasse pas les 200 mètres que se trouvent les espèces sédentaires du littoral.

A une centaine de mètres de la côte vivent, dans les fonds sablo-vaseux, les baudroies (lottes), congres, capelans, grondins, girelles, vives, raies, sars, pageaux.
Les daurades se rencontrent dans les prairies de posidonies plus profondes alors que les labres, gobies, rascasses, rougets affectionnent, comme les murènes, les anfractuosités rocheuses.
A cette faune sédentaire s’ajoutent les poissons migrateurs, sardines, bogues, sévereaux, anchois, maquereaux qui circulent le long des côtes tout comme les thons.

Des mollusques, des crustacés et des échinodermes se rencontrent aussi fréquemment sur nos littoraux.
Poulpes, seiches, oursins, crevettes, langoustes, homard, crabes et cigales de mer fournissent, au cours des siècles passés, un indispensable complément protéinique aux populations littorales.

Zones de pêche sableuses

Pêcheur au Lavandou, mars 2022
Pêcheur au Lavandou, mars 2022
Surfcasting sur la plage de la Ferrière à Bormes les Mimosas, mars 2022
Surfcasting sur la plage de la Ferrière à Bormes les Mimosas, mars 2022
Surfcasting sur la plage de la Ferrière à Bormes les Mimosas, mars 2022
Surfcasting sur la plage de la Ferrière à Bormes les Mimosas, mars 2022
Surfcasting sur la plage de la Ferrière à Bormes les Mimosas, mars 2022
Surfcasting sur la plage de la Ferrière à Bormes les Mimosas, mars 2022

De longues plages de sable constituent des lieux privilégiés pour la pratique du surfcasting. Le fond étant peu important, ces plages subissent immédiatement l’influence des vents et des courants.

Les cannes classiques à emmanchements sont alors des instruments de référence : puissance 100/200g pour une longueur de 4,50 à 5m. Durant les pêches estivales, les cannes télescopiques prédominent car elles sont moins encombrantes que les modèles en plusieurs éléments.
Les plombs utilisés varient de 80 à 150g maximum pour les grosses mers. Il arrive également qu’en estuaire on soit contraint de monter à 175g.

Zone de pêche semi-rocheuses

Zones très profondes, bandes de plages très étroites.

Les pêches en surf sont surtout concentrées sur des poissons comme le marbré, la dorade, ou le sar. Les conditions de pêche sont surtout favorables par temps calme, ce qui implique du matériel léger.

On a souvent recours à des cannes télescopiques d’une puissance de 80 à 150 grammes maximum. Les longueurs varient de 3,90 à 4,50m. Les cannes à emmanchements sont peu utilisées.

Pêche au port de La Londe, Var 2022
Pêche au port de La Londe, Var 2022
Pêcheur au port du Lavandou, mars 2022
Pêcheur au port du Lavandou, mars 2022

Zones profondes et rocheuses

De nombreuses falaises parsèment la côte rendant plus disparates les zones sableuses typiques pour la pratique du surfcasting.
On retrouve alors les cannes télescopiques ou à emmanchements légères d’une longueur de 3,90 à 4,20m pour une puissance de 80 à 150g, ainsi que quelques cannes à emmanchements classiques.

Pêche au gros, Sanary-sur-Mer
Pêche au gros, Sanary-sur-Mer

Annexe 1 – La Pêche : Vacances en méditerranée

Cet article du Chasseur Français de 1950 nous ramène à d’autres techniques qui incluent l’utilisation de gaules de bambou pour la récolte d’oursins et la pêche au boulantin pour les poissons près du fond.

1950

«Cinq heures du matin. La Grande Bleue est calme. Les crêtes des rochers rouges de l’Estérel flamboient déjà sous le soleil levant. Au loin, des barques de pêche rallient la côte, après une nuit passée au large des îles de Lérins, parages renommés pour la pêche et intensément exploités.

Partie du port, une toute petite barque double la jetée du golfe Juan et bientôt s’immobilise dans la baie tranquille, à une centaine de mètres du rivage. Elle est montée par un seul homme, un amateur que je connais bien et qui, venu pour quelques semaines à la mer, préfère les joies profondes de la pêche aux flâneries le long des quais, aux papotages insipides de snobs désœuvrés, aux longues stations sur le sable brûlé par un soleil tropical.

Nous allons passer en revue rapidement tous les genres qu’il pratique.

L’oursin

Comme matériel, notre pêcheur n’a qu’une longue gaule de bambou, dont une extrémité est fendue en trois parties, sur une longueur de 10 centimètres environ, lesquelles seront maintenant légèrement ouvertes par un bouchon enfoncé à l’intérieur et ligaturé à l’extérieur sur le bambou pour le maintenir en place et limiter ainsi l’ouverture.

Une petite bouteille d’huile dans laquelle trempe une branchette feuillue lui servira à asperger la surface de la mer, pour en calmer instantanément les moindres rides pouvant voiler le fond; celui-ci apparaîtra alors très nettement… avec un peu d’habitude.

L’oursin étant repéré, il le coiffera avec son bambou dont les branches s’écarteront et le maintiendront suffisamment pour qu’il puisse être enlevé. La récolte patiente sera fructueuse dans les bons coins qui seront vite connus, mais il lui faudra se rappeler les lois de la réfraction qui «déplace» visuellement tout objet dans l’eau.

La pieuvre

Parfois notre pêcheur surprendra une pieuvre à l’affût ou en promenade. Il aura donc, dans sa barque, un rouleau de cordelette (ou un long bambou) terminé à une extrémité par un gros plomb, armé de forts crochets recouverts par des feuilles d’olivier ou des lambeaux de chiffon rouge.

Il descendra ce leurre devant le céphalopode carnassier, le dandinera, et, lorsque la grosse araignée l’aura enlacé de ses tentacules, un coup sec l’amarrera solidement; il ne restera plus qu’à hâler la capture et la placer dans un casier fixé au bateau ou dans un sac à grande ouverture. Alors, seulement, il la décrochera; au cas où il préférerait l’emporter morte, il aura le choix entre un coup de dents pour lui couper la tête et le retournement du capuchon.
J’avoue, bien vite, préférer le deuxième procédé.

Pêche au boulantin

Ce n’est pas un poisson, mais une ligne, sans canne. Sur un plioir sont enroulés 40 à 50 mètres de cordelette assez fine, en lin de préférence; à une extrémité est fixé un bas de ligne en nylon ou en « gut » de 20 à 25 centièmes; tous les 50 centimètres (dimension approximative) est placé un hameçon frappé sur un avançon de 7 à 8 centimètres. Il en placera ainsi plusieurs. Ces avançons peuvent être fixés chacun sur un léger clipot en métal pour les maintenir écartés du bas de ligne. Un gros plomb, en bout, lestera l’ensemble.
Comme amorces, des petits vers rouges qu’il cueillera aisément dans le sable de la plage, au ras de la frange d’écume.

Notre pêcheur descendra sa ligne, de plus en plus profond, jusqu’à ce qu’il sente une touche: un coup de poignet et le poisson est pris. S’il est gros, il le remontera de suite; sinon, il attendra d’en avoir plusieurs à son boulantin.
Une poignée d’amorce jetée de temps en temps attirera et maintiendra, sur place, les convives; elle sera composée de têtes de poissons écrasées, de mie de pain dur broyée, etc. Bientôt, les «girelles» royales s’entasseront dans son panier, car on ne revient pas bredouille au boulantin.

Péchant ainsi près du fond, il peut s’attendre à de belles surprises, en mer tous les espoirs étant permis. L’hameçon le plus près du plomb sera souvent garni, avec raison, d’une piade, nom provençal du «bernard-l’ermite», esche merveilleuse dont les poissons sont friands.
De la même façon, il péchera le congre et la pieuvre sur les grands fonds rocheux, avec la ligne traînant à fond. Il sera bien gêné, alors, par le crabe, cette vermine de la mer qui nettoie un hameçon fort proprement en une seconde. Aussi vaut-il mieux pêcher légèrement au-dessus du fond.

Toutes ces pêches en bateau ne sont pas à la portée de tout villégiateur; il faut louer une barque et, à moins qu’il ne connaisse un professionnel qui consente à l’emmener avec lui, son portefeuille va, à l’heure actuelle, connaître de pénibles saignées. Mais quiconque peut cependant se distraire sans frais, du bord, sans quitter la côte.

Il pêchera donc, de bon matin, les jours de houle, dans l’écume du bord, contre le rocher, le bar ou loup, la roussette, au lancer. Bien que le premier nommé soit devenu de plus en plus rare, il peut s’attendre à de belles prises. Le cap d’Antibes est renommé pour cette pêche.

Et puis, s’il craint la fatigue, il ira s’installer sur un roc, ou sur la pointe d’une jetée, et pêchera comme en rivière les «roquiers» aux vives couleurs, de toutes sortes, sur tous les rochers immergés.
Gare aux hameçons; ils ont une tendance particulière à s’accrocher dans les rocs spongieux, troués en tous sens; aussi pourra-t-il employer des hameçons protégés comme je les ai décrits précédemment ici. Le ver marin, la piade, le « mouredu »(1) (esche très chère) seront ses appâts favoris.

Tous, petits et grands, dames et messieurs peuvent pêcher ainsi dans les ports ou sur les digues. À l’embouchure de tout cours d’eau abondent les anguilles; un petit poisson, un lamprillon, une grosse piade, une languette de viande seront des esches tentatrices.

Et enfin, car je suis dans l’obligation d’être bref, les amateurs du tambour fixe pourront projeter au large, sur les bancs de sable, un mouredu irrésistible et, plantant leur canne dans le sable, attendre la touche d’une dorade, d’une pasquenade, ou tout autre poisson de taille et de choix.

Un de mes amis, péchant près de moi, à proximité de l’embarcadère Juan-les-Pins, a sorti, après une lutte mouvementée, une pasquenade (raie) de 8 kilogrammes sur un nylon de 25 centièmes.»

Marcel LAPOURRÉ, Délégué du Fishing-Club de France.
Le Chasseur Français N°643 Septembre 1950 Page 538

(1) – Gros ver (Leodice provincialis) à tête ferme (d’où son nom provençal mourre-dumourre-dur, ou mourron), de mourre, visage, et du, dur) dont la longueur peut atteindre trente centimètres et dont les poissons sont particulièrement friands. Certains escaveniers utilisaient un énorme râteau aux dents très longues qu’ils enfonçaient dans les mates estimées favorables en arrachant de lourds fragments d’algues et de vase qu’il fallait monter à bord, farfouiller patiemment dans l’espoir de découvrir un mouredu. (cf. bibi, escavène, esque, mouron).Glossaire des termes provençaux  (jcautran.free.fr)

Notes

Source documentaire: www.pacificpeche.com – aspect technique

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En résumé

La pêche du bord en Méditerranée requiert quelques connaissances sur les poissons présents, les appâts et les techniques de pêche comme le surfcasting, le rockfishing. il faut également respecter la réglementation en vigueur, notamment les tailles minimales de capture et les quotas. C’est une activité ludique qui permet de découvrir la richesse et la diversité de la faune marine méditerranéenne.
Elle peut se pratiquer seul ou en famille, en toute saison et en toute sécurité. Bonne pêche.

Article initialement publié en 2008
Il constitue un outil de documentation de loisirs et n’engage pas la responsabilité du site.

Temps estimé de lecture : 11 minutes

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