Quand j’avais une dizaine d’annĂ©es, mon pĂšre pratiquait une Ă©trange mĂ©thode de pĂȘche sur les plages de Quend-Plage-les-Pins, Ă marĂ©e haute. Il utilisait un grappin â une sorte de trident mĂ©tallique â pour racler le fond et tenter d’accrocher des poissons plats comme les flets et les carrelets. C’Ă©tait ce qu’on appelle la pĂȘche « au raccroc ».
đ Comment ça fonctionne ?
Le principe est simple : on fixe un plomb grappin lourd au bout de la ligne, puis on le lance loin et on le ramĂšne continuellement en raclant le fond sablonneux ou vaseux. Le but ? Piquer les poissons qui y reposent, parfois sans appĂąt.

đ Une pratique controversĂ©e
Ce type de pĂȘche, bien que spectaculaire dans ses rĂ©sultats, cause de vĂ©ritables dĂ©gĂąts. Les poissons blessĂ©s, mĂȘme non capturĂ©s, finissent souvent par mourir quelques mĂštres plus loin. Cette mortalitĂ© excessive pourrait ĂȘtre l’une des raisons de la diminution des populations de poissons plats dans des zones comme la Baie d’Authie.
đ Et aujourdâhui, est-ce encore autorisĂ© ?
Le flou persiste autour de sa légalité. Il est essentiel de se renseigner auprÚs des affaires maritimes pour savoir si cette pratique est tolérée, réglementée, ou assimilée à du braconnage.
đș Un tĂ©moignage marquant
Un extrait d’une Ă©mission diffusĂ©e sur FR3 en 1995 mettait en lumiĂšre cette technique. Un pĂȘcheur y dĂ©crivait le raccroc comme « un carnage » quand les poissons Ă©taient prĂ©sents, et un journaliste concluait que ce nâĂ©tait « plus vraiment de la pĂȘche », mais plutĂŽt une mĂ©thode d’arraisonnement.
YouTube : Extrait de lâĂ©mission Evasion
Extrait de lâĂ©mission Evasion (FR3), en 1995, proposĂ©e par Michel Huet et Bernard Vasseur.
Une pĂȘche qui Ă©tait pratiquĂ©e il y a encore quelques annĂ©es en Baie de Somme.
Version texte de la vidéo
â On le met au bout de la ligne, dit alors le journaliste, et puis aprĂšs on le racle et si, le poisson est endormi dans le fond, dans le sable ou dans la vase, le trident le pique… Alors ça câest un engin de pĂȘche bizarre quand mĂȘmeâ?
â Câest le carnage, quand ils sont lĂ câest du carnage, prĂ©cise le pĂȘcheur. Si vous accrochez un poisson puis qui se dĂ©tache, il va mourir cent mĂštres plus loin,
â Oh oui câest ça, on lâĂ©tripe, appuie le journaliste.
â Oui, on lâĂ©tripe.
â Alors ça on lâaccroche au bout de la ligne. Comme câest vachement lourd ça va vachement loin, explique le journaliste.
â Et on tire sans arrĂȘt et on le ramĂšne sans arrĂȘt, prĂ©cise le pĂȘcheur.
â Quand on le ramĂšne …ça racle le fond. Faites voir comment ça fait dans le fond alors.
â Attendez, au prochain tour, demande le pĂȘcheur …Il racle le fond et, admettons ça, câest le carrelet, il pique le carrelet.
â Le carrelet qui est dans le fond, « tac » ça le traverse. Donc câest plus vraiment de la pĂȘche, termine le journaliste
En conclusion
Une pratique hĂ©ritĂ©e dâun autre temps, qui soulĂšve aujourdâhui de vraies questions sur lâimpact environnemental et les pratiques durables en bord de mer.
â ïž Note : certaines techniques dĂ©crites ici peuvent ĂȘtre aujourdâhui interdites ou rĂ©glementĂ©es. VĂ©rifiez toujours les lois en vigueur avant de pratiquer.
Article mis à jour en 2022, publié initialement en 2009.
A l’Ă©poque oui dans l’as annĂ©e 90-95 je penchait au raccroc avec mon pĂšre mais on ne traĂźnait pas au fond en mitraillette avec 4 triple 0 et 100g de plomb et c’Ă©tait surtout pour pĂȘchĂ© le mulet et la plus grosse prise plus de 10kg on avait mangĂ© Ă 13 dessus