Une technique locale sur la Côte Vermeille est la pêche à la sardine dans les roches.
«Un ami pêcheur de Banyuls, rencontré au fil de l’eau, m’a initié à cette technique locale. J’ai pu constater son efficacité avec de belles prises : oblades, grisets, tous de tailles plus qu’honorables. Quant au loup, m’a-t-il précisé, il se capture de la même façon, mais plutôt hors saison touristique ou de nuit.»
Le montage à la sardine
Une classique olivette coulissante « butant » sur un émerillon agrafe compose la ligne principale. Une petite perle en caoutchouc sera la bienvenue, elle préservera le nœud de toutes coupures éventuelles provoquées par les nombreux entrechocs de l’olivette sur l’œillet de l’émerillon.
Le nylon du corps de ligne est en 35/100. Quant au plomb, celui-ci dépendra de l’état de la mer et pourra varier de quelques grammes à 100 grammes.
La longueur de l’empile sera courte, compter 30~50 cm, car le secteur rocheux est propice aux accrochages. Des essais sur des longueurs d’empile d’un mètre et plus n’ont emmenés que des casses.
Enfin, le bas de ligne sera constitué d’un fluorocarbone en 28/100, une boucle à une extrémité et un hameçon triple de l’autre.
La sardine est un appât de choix
Pour armer le bas de ligne, on utilise une sardine entière dans laquelle est dissimulé un hameçon triple. On commence par retirer la tête du poisson, ce qui permet d’introduire une aiguille à locher sur toute sa longueur, jusqu’à la faire ressortir par la queue. En tirant le bas de ligne à travers le corps, les pointes du triple s’ancrent dans les chairs côté tête. Il ne reste plus qu’à fixer la sardine par la queue à l’aide de deux fausses clés. Ce montage, bien que fragile, supporte un lancer appuyé unique — suffisant pour atteindre les zones rocheuses convoitées.
👉 Voir la fiche sur les morceaux de poissons
Action de pêche
Lancer
Une fois la ligne en contact avec la surface de l’eau, laisser descendre le lest et la sardine tout en freinant des doigts la fuite du nylon . Mouliner quelques tours pour tendre la ligne
Poser la canne
Poser la canne … bien la bloquer sous peine de la voir partir à l’eau.
La sardine attire bien des monstres marins et je ne voudrais pas être responsable de la perte de matériel.
Si vous voyez votre canne pliée et ne pas revenir, c’est sans aucun doute un poulpe et il risque de tout casser. Deux solutions, soit votre « blank » est costaud et vous savez pouvoir le sortir de l’eau, soit votre canne est trop légère et il faut couper la ligne.
Bloquer le frein
Tendre la ligne de manière à plier légèrement le scion de la canne et bloquer le frein.
Bloquer le frein? C’est la solution si on ne veut pas voir le plomb rouler et se bloquer dans le dédale rocheux (j’en sais quelque chose et j’avais totalement abandonné cette technique).
Cet ami pêcheur riche en expérience insiste sur le fait de ne plus toucher au moulinet sous peine si on prend un peu de fil de perdre la sardine ou de démasquer le piège c’est à dire de libérer le triple. La sardine est une esche tendre et fragile et il ne faut pas abuser.
Les touches
Les touches, franches, parfois brutales, se produisent très rapidement après le lancer et il faut prévoir une bonne provision de sardines.
En effet, la sardine intéresse bien du monde sous l’eau et dans ces milieux pauvres en nourriture, du plus petit au plus gros. Si bien que les tirées provoquées par les « petits » ne tardent pas et sont génératrices de fausses touches et cela tant qu’un poisson digne de ce nom n’est pas dans le secteur. Il n’y a aucun doute lorsque le poisson s’est laissé prendre.
Ramener la ligne
Pour ramener la ligne, il suffit de lever brusquement et avec « autorité » la canne de manière à faire décoller le plomb du fond puis de mouliner rapidement la ligne tout en tenant la canne verticale.
Variante
Une empile de 50 cm avec hameçon numéro 1 esché d’un ver américain.
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Article mis à jour en 2022, publié initialement en 2004
