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Le toxostome un cyprinidé mal connu

Le toxostome, ou Parachondrostoma toxostoma, est un poisson d’eau douce qui mérite notre attention. Originaire du sud-ouest de l’Europe, ce membre de la famille des cyprinidés se distingue par son museau étroit et conique et sa bouche infère arquée aux lèvres cornées et tranchantes.

Description de l’espèce

Parachondrostoma toxostoma (Vallot, 1837)
Synonyme Chondrostoma toxostoma
Famille des cyprinidés
Autre noms : sofie

Le toxostome est une espèce de poisson d’eau douce caractérisée par un museau étroit et conique, une bouche inférieure arquée, ainsi que des lèvres cornées et tranchantes. Son corps est allongé avec un dos vert-noir, des flancs argentés et un ventre blanc. Ses nageoires pectorales, pelviennes et anales sont de couleur orange, tandis que les nageoires dorsale et caudale sont sombres. Il mesure entre 15 et 30 cm pour un poids de 50 à 350 g.

Toxostome
Toxostome

Répartition

On le trouve principalement du nord-est de l’Espagne à la France, dans les bassins versants de l’Èbre, du Rhône, de l’Adour, de la Garonne et de la Dordogne.

Au siècle dernier, l’espèce a envahi le bassin de la Loire (Gensoul, 1908 ; Roy, 1952), probablement en provenance du bassin du Rhône grâce aux canaux de liaison, l’Allier, le canal de Berry et la région avoisinante du Cher. Il est fréquemment confondu avec une autre espèce, le Hotu 1. On pense que c’est la prolifération de ce dernier qui a provoqué la raréfaction du toxostome dans la Saône et ses affluents (Paris, 1932).

Habitat

Le toxostome se regroupe habituellement en petits groupes et préfère les rivières à courant rapide avec des fonds graveleux, caillouteux ou rocheux. Sa taille modeste le place entre le goujon et la vandoise, deux autres espèces de poissons d’eau douce que l’on trouve dans les mêmes cours d’eau.

Comportement alimentaire

Ce qui rend le toxostome particulièrement intéressant, c’est son comportement alimentaire. Il est un brouteur efficace, se nourrissant principalement d’algues et de diatomées qu’il racle des substrats dans son habitat naturel. Ses lèvres adaptées lui permettent de racler la surface des galets ou des rochers, contribuant ainsi à la santé de l’écosystème fluvial en contrôlant les populations d’algues.

Reproduction

Le frai a lieu de mars à mai dans des zones de fort courant. Le toxostome présente alors une bande longitudinale sombre allant de la tête à la queue, bien moins visible en période normale. Les adultes prêts à frayer remontent les petits affluents et recherchent les zones d’eau claire, à fort courant, bien oxygénées et à substrat grossier. La femelle pond sur les graviers et les pierres.

La biologie du toxostome est similaire en de nombreux points avec celle du Hotu.


Intérêt pour le pêcheur

Il ne bénéficie d’aucune protection réglementaire particulière: pas de taille minimale de capture ni de quota de pêche.
Dans les eaux de deuxième catégorie, la technique de pêche recommandée est la pêche à la coulée : il faut laisser dériver une ligne munie d’un flotteur le plus loin possible en aval, puis effectuer des mouvements de coulée. Le toxostome est utilisé comme vif pour la pêche du brochet.

Une espèce menacée

L’espèce est menacée en raison de sa faible fécondité et de sa sensibilité aux pollutions et aux aménagements hydrologiques. Elle figure sur la liste rouge nationale des espèces menacées.
Les populations sont aussi en danger à cause des hybridations potentielles avec le hotu. Dans certaines rivières de France, les hybrides constituent plus de 35% de la population de hotus et de toxostomes 2.

Ainsi, le toxostome est classé comme vulnérable par l’UICN et figure à l’annexe III de la Convention de Berne pour la protection de la faune. Des efforts de conservation sont donc nécessaires pour assurer la survie de cette espèce unique.


En résumé

Le toxostome est un exemple remarquable de la biodiversité des rivières européennes et de l’importance de la conservation des espèces autochtones. Il nous rappelle la nécessité de protéger nos écosystèmes aquatiques pour les générations futures. Cette espèce reste mal connue en raison de la confusion avec le Hotu. Par ailleurs, l’espèce est inscrite sur la liste rouge des poissons menacés de France en catégorie vulnérable.

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Autres ressources

Notes

  1. Le hotu   ↩︎
  2. Parachondrostoma toxostoma (species.infofauna.ch) ↩︎

Article mis à jour en 2022, publié initialement en 2013.

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