L’Ameiurus melas, mieux connu sous le nom de poisson-chat, est une espèce fascinante native d’Amérique du Nord. Considéré comme une espèce invasive en France, il est répertorié comme nuisible depuis 1985.
Description du poisson-chat
Ameiurus melas (Rafinesque, 1820)
Famille : Ictaluridés
Ordre des siluriformes
Autres noms : chat, moustachu
Le poisson-chat commun est une espèce d’eau douce caractérisée par une peau dépourvue d’écailles et une tête large et plate. Son corps est modérément allongé avec une nageoire dorsale adipeuse. Sa bouche, grande, est encadrée de huit barbillons, et les premiers rayons des nageoires dorsale et pectorales sont légèrement dentelés. La coloration du corps est relativement uniforme, avec un dos brun variant en intensité et un ventre jaune.
Taille : Les individus mesurent rarement plus de 30 à 40 cm. Poids : ils peuvent peser jusqu’à 1,5 kg.
Reproduction
La reproduction se produit au printemps, quand la température de l’eau avoisine les 18°C. Elle a lieu dans un nid que le couple reproducteur a préparé, et après la ponte, c’est le mâle qui protège et soigne les œufs. Cette protection continue même après l’éclosion, les jeunes poissons restant rassemblés en une formation sphérique pendant quelques semaines.
Il est dit que, à la différence d’autres poissons, le poisson-chat se reproduit quatre fois par an.
Alimentation
Omnivore, le poisson-chat se nourrit d’une grande variété d’aliments, allant des insectes et crustacés pour les jeunes, aux mollusques, escargots et débris végétaux pour les adultes.
Introduction en France
Originaire d’Amérique du Nord, il a été introduit en France en 1871 et s’est répandu dans tout le pays. Les premiers spécimens se sont échappés du Muséum et ont rejoint la Seine via le réseau des égouts (Lavauden 1905).
Après cet épisode, l’espèce a été « oubliée », et ce n’est qu’au début du XXe siècle que sa dispersion s’est accélérée : en 1901, elle a été introduite dans des étangs de Loire-Atlantique (Labarletrier 1901), et en 1904, des lâchers ont été effectués dans la Seine et la Dordogne (Pion-Gaud et Lavauden 1904).
Les sociétés de pêche ont même encouragé son introduction dans les zones les plus polluées (Lavollée 1906). En 1951, Vivier a démontré que le poisson-chat avait envahi tout le réseau hydrographique, bénéficiant de l’absence de prédateurs.
Pêche du poisson-chat
La pêche au poisson-chat peut se faire avec une ligne flottante, une ligne plombée ou un cordeau. L’appât, généralement un ver de terre moyen ou coupé, est fixé sur un hameçon numéro 8 et repose au fond. La touche est nette. Le poisson-chat peut aussi mordre à des appâts vivants destinés à la pêche au brochet. Il faut manipuler ce poisson avec précaution car il peut infliger des piqûres douloureuses.
Les appâts utilisés incluent le blé, le maïs, le pain, le ver de terre, le ver de vase, l’asticot, le pinkie et la teigne.
En conclusion : une espèce nuisible
Aujourd’hui, il est considéré comme une espèce nuisible en Europe, où il s’est largement répandu. Malgré sa réputation, le poisson-chat est remarquable pour sa robustesse et sa capacité d’adaptation à divers environnements. Il peut survivre hors de l’eau pendant plusieurs heures et tolère des températures extrêmes, ce qui lui permet de s’enfouir dans la vase pendant les périodes de sécheresse ou de froid.
Sa présence en Europe est cependant problématique car il entre en compétition avec les espèces locales et perturbe les écosystèmes aquatiques. En réponse à cette menace, l’Union européenne a pris des mesures pour contrôler sa population et limiter sa propagation. Depuis le décret n° 85-1189 du 08/11/1985, le poisson-chat est considéré comme un nuisible et son éradication est recommandée.
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Article mis à jour en 2022, publié initialement en 2012.