La truite de mer ou Salmo trutta trutta est la forme migratrice de plusieurs espèces de salmonidés, sans différence génétique avec la truite de rivière.
Description de la truite de mer
Salmo trutta trutta
Salmonidés
La truite se caractérise par un corps allongé et fuselé, une tête robuste dotée d’une bouche largement fendue, une large nageoire caudale légèrement échancrée, ainsi qu’une nageoire adipeuse, trait distinctif des Salmonidés.
Les adultes de cette espèce ont la possibilité de demeurer en rivière, de se développer en mer ou de croître dans un lac, selon les circonstances, ce qui définit trois écotypes distincts : la truite fario, la truite de mer et la truite lacustre.
- Morphologie : Poids entre 0,5 et 24 kg, taille entre 18 et 72 cm, couleur argentée en mer avec des taches noires et rouges.
- Habitat et cycle de vie : Anadrome, se reproduit en eau douce, jeunes avec des barres verticales pigmentées.
- Comportement : Elle migre en mer et revient en rivière pour se reproduire, se nourrissant peu pendant cette période.
Pêche de la truite de mer
La pêche se fait principalement lors de sa remontée en rivière, avec des techniques adaptées à son régime carnivore.
La capture de ce poisson exige le paiement d’un supplément « migrateurs ». Les méthodes pour pêcher la truite de mer sont identiques à celles employées pour la truite fario. La pêche de la truite de mer est interdite dans certaines régions de France, comme en Dordogne. Cette interdiction s’étend à certains estuaires ; il est conseillé de se renseigner auprès des associations de pêche locales. Toutefois, si vous capturez accidentellement ce poisson robuste, veillez à le relâcher dans les meilleures conditions possibles.
Statut de conservation : l’espèce est classée comme « Préoccupation mineure » selon la liste rouge de l’UICN et est protégée en France.
Aquaculture
La truite de mer est élevée en aquaculture, avec un transfert progressif en eau salée pour favoriser sa croissance.
Résumé
La Truite de mer, Salmo trutta trutta, est bien nommée : elle représente un sous-groupe migrateur de la Truite commune, Salmo trutta, qui vit en mer et se reproduit en eau douce, retournant ainsi à son lieu de naissance (anadrome).
Cet article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager pour informer vos proches.😀
Annexe : La truite de mer, c’est là un fort beau poisson
Nous sommes en 1950, et la pêche de ce poisson migrateur est déjà fort populaire, comme en témoigne cet article publié dans le Chasseur Français.
«Bien que son appellation la range parmi les poissons d’eau salée, cette truite, tout comme le saumon, passe une notable partie de son existence en rivière et, de ce fait, semble pouvoir entrer dans mes attributions de chroniqueur de pêche en eau douce; c’est pourquoi j’en parle aujourd’hui.
C’est là un fort beau poisson, qu’on peut rencontrer dans de nombreux cours d’eau qui se jettent dans la mer du Nord, la Manche et l’Atlantique; elle est rare au sud de la Loire.
Cette truite rappelle beaucoup le saumon par ses formes élancées, ses nageoires puissantes, sa queue épaisse et musculeuse. Son dos est gris-fer, souvent un peu bleuâtre; ses flancs sont gris clair et son ventre argenté. De nombreuses petites taches noires, en forme de X, se voient en dessus comme au dessous de la ligne latérale. Sa taille est moins forte que celle du saumon; néanmoins, les sujets de dix à douze livres ne sont pas très rares. Ce qui la distingue de notre truite commune est sa tête un peu moins large, son museau plus pointu; la couleur très claire des nageoires ventrales et anale, ainsi que la bordure noire de sa nageoire adipeuse, qui est rougeâtre chez nos truites de pays.
Sa chair est saumonée, mais souvent plus pâle que celle du «salmosalar»; elle n’en est pas, pour cela, moins savoureuse, ainsi que j’ai pu en juger.
En eau salée, elle vit comme le saumon et nos grandes truites des lacs, se nourrissant exclusivement de proies vivantes. Comme le premier, elle vient frayer en eau douce. M. le commandant Latour nous apprend que la principale remontée des grosses truites de mer a lieu en juin, à peu près à la même époque que celles des petits saumons d’été, en Bretagne. Mais il semble qu’elles pénètrent moins haut dans les rivières et se contentent d’une eau moins pure et moins froide. La durée de l’incubation des œufs est plus courte et, dit-on, ne dépasse guère trente jours.
En mer, nous dit un auteur réputé, il est rare que les pêcheurs à la ligne capturent ce poisson. Cependant, un correspondant qui habite la côte du Morbihan m’a assuré que, sous certaines conditions, la chose était parfaitement possible. Il est à peu près inutile de la pêcher durant le jour. On ne peut réussir que pendant une marée montante de nuit, après un gros temps et alors que la mer a repris sa tranquillité. C’est sur une plage de sable assez pentée qu’il convient de se placer. On pêche avec un solide «pater-noster» à trois gros hameçons nos0, 1 ou 2, appâtés de crevettes cuites, dites «bouquets», et posé à bonne distance du bord, au delà des brisants; une profondeur d’eau de 3 mètres environ est nécessaire. La touche est presque toujours très violente, et souvent le poisson se prend seul, sans ferrage. Comme ces truites voyagent volontiers en petits groupes, on peut parfois en prendre plusieurs en peu de temps et quelquefois de fort belles. Le renseignement valait d’être noté.
En rivière, et notamment dans les estuaires où on la trouve à peu près à toute époque, la pêche à la crevette cuite est productive. On la prend également aux vers de mer: arénicoles ou gravettes, aux petites anguilles ou lamproies vivantes et même au simple ver de terre un peu gros. Plus en amont, la pêche au lancer avec poissons morts ou appâts métalliques peut donner, certains jours, d’assez bons résultats. Mais ce qui est encore beaucoup plus passionnant et sportif est sa pêche à la mouche artificielle.
En rivière, contrairement à ce qui se passe en eau salée, on réussit beaucoup mieux quand le temps est sombre, mauvais, que le vent souffle à rebours du courant, agite l’eau et cache le pêcheur. Dans ce cas, il faut employer une canne puissante, de 14 à 15 pieds, en bambou refendu, du même genre que les cannes à saumon. Elle permet de lancer contre le vent ou tout au moins de biais une ligne en soie imperméable assez lourde, terminée par un solide bas de ligne en fortes florences choisies, portant une seule mouche fixée à son extrémité.
On pêche en «mouche noyée», mais souvent «up stream», en remontant le courant si celui-ci n’est pas très rapide; en cas contraire, on pêche «en dérive», en descendant la rivière, «down stream».
Quant au choix des mouches, l’opinion des «spécialistes» que j’ai pu consulter est de se servir de modèles assez petits, montés sur hameçons des nos6 à 8 et choisis habituellement dans les teintes neutres: grises, rousses, jaunâtres, brunes, verdâtres, etc…., parfois agrémentés de quelques plumes brillantes. Cependant, ma modeste expérience m’a permis de constater que des mouches montées sur hameçons n°7 et imitant les mouches anglaises «Red palmer», «Wickham faney», «Mallard and claret», «Jock-Scott», «Blue doctor», «Oronge grouse», ainsi que la fameuse «Alexandra», étaient à peu près aussi efficaces. Comme pour le saumon, faire «travailler» la mouche entre deux eaux et même un peu profond, par une sorte de «dandinette» verticale ou oblique, donnera souvent de bons résultats.
En général, la touche de la belle truite de mer est rude; elle est plus vorace que le saumon et attaque pour manger. Le ferrage doit être net, franc, mais sans raideur ni violence.
Suivant la taille du poisson accroché, le pêcheur agira en conséquence. Il vaut mieux, toutefois, ne pas trop temporiser et amener la prise au bord le plus tôt possible. La truite de mer se rate assez souvent et sait fort bien se décrocher.
Le plus souvent une bonne et large épuisette télescopique suffit; de nos jours, la prise de pièces dépassant 3 kilos est devenue peu commune, surtout dans les cours d’eau dont le débit n’est pas très important.»
Le Chasseur Français N°643 Septembre 1950 Page 535
Article signé R. Portier – Titre initial : la truite de mer
Autres ressources
- Fiches des espèces : salmo-trutta-trutta (professionnels.ofb.fr)
- Comment l’attraper en moins de 1000 lancés (http://www.pezonetmichel.com)
Il y a un dicton qui dit que la truite de mer est le poisson au 1000 lancés.
Article mis à jour en 2022, publié initialement en 2011.