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L’alose, un poisson migrateur des rivières

L’alose est un poisson qui vit en mer et vient se reproduire en rivière au printemps du mois d’avril au mois de juin, c’est un poisson migrateur anadrome de la famille des Clupéidés. Deux espèces d’aloses remontent nos rivières : l’alose feinte et la grande alose. Il existe également une espèce d’alose méditerranéenne.

  • Grande alose – Alosa alosa (Linnaeus, 1758),
  • Alose feinte Atlantique – Alosa fallax (Lacepède, 1803),
  • Alose feinte méditerranéenne – Alosa agone (Scopoli, 1786)

Description de la grande alose

L’alose dispose de nageoires ventrales très en arrière des nageoires pectorales. De plus elle ne possède qu’une seule nageoire dorsale. Son corps qui donne l’impression d’être compressé, est en forme d’ogive. Une autre des ses caractéristiques est de posséder une bouche à mâchoire supérieure échancrée en son milieu.

Les teintes de ce poisson sont souvent un dos bleuté ou bleu verdâtre, avec un ventre argenté. De plus parsemées sur ses écailles on retrouve des taches noires en arrière de ses opercules.

Il n’est pas rare de rencontré des spécimens de 50-60 cm. Toutefois, la taille de se poisson se retrouve généralement comprise entre 30 et 80 centimètres. pour un poids dépassant rarement les 4 kilos.

Alose
Alose

Biologie et habitat

Poissons du bassin Atlantique, beaucoup plus rares en mer Méditerranée, les grandes aloses se développent en mer, puis entrent dans les fleuves: Adour, Garonne et Loire, dès le début du printemps; le plus gros de la montée ayant lieu en mai-juin. Elles pénètrent dans les Gaves du bassin de l’Adour.

Contrairement au Saumon elles fraient en eau chaude, dès que la température de l’eau (en juin juillet) atteint les 17° à 19°.
Vers la fin de l’été, les femelles pondent bruyamment de nuit, jusqu’à 200 000 œufs par individus. Les alevins mesurent de 5 à 10 centimètres et descendent ensuite vers la mer.

Pêche de l’alose feinte

Il est aujourd’hui courant de pêcher l’alose avec des petits leurres souples genre Shad (max 5cm) ou avec des cuillers tournantes sur la période de migration d’avril à fin juin.

PÊCHE DE L'ALOSE AUX LEURRES SOUPLE 🎣 TOUPTI SHAD DELALANDE #181

Pêche de l’alose aux leurres souples / Delalande® Pêche – Official Page

Taille minimale de capture

Mer du Nord, Manche, Atlantique : 30 cm, de la pointe du museau à l’extrémité de la nageoire caudale.
(Arrêté TRAM1226985A du 26 octobre 2012 modifié le 19 mai 2023)
Quota : non.
Périodes de pêche réglementées dans certains départements (Seine-Maritime, Eure, Calvados, Manche).

Il est conseillé de vérifier régulièrement ces informations auprès des autorités; la taille minimale de capture et les quotas peuvent changer d’une année sur l’autre.

Annexe : Comment les aloses étaient vues en 1950

Pour compléter cet article, voici un texte de 1950 au titre original « les aloses« , paru dans Le Chasseur Français.

1950

«Les aloses sont des poissons migrateurs, comme le saumon, et c’est pourquoi j’en parle aujourd’hui. On les trouve dans toutes les mers qui baignent nos côtes françaises et elles viennent dans tous nos fleuves. Elles habitent au large pendant la plus grande partie de l’année. C’est au printemps que leurs troupes, composées d’individus des deux sexes, s’approchent des rivages et pénètrent dans les estuaires. La remontée commence en mars, mais, comme elles ne parcourent guère plus de 20 kilomètres par jour, ou plutôt par nuit, il leur faut un temps appréciable pour arriver dans la partie haute des fleuves où elles frayeront.

De 1896 à 1904, j’ai pu constater leur présence dans notre Loire, aux environs d’Andrézieux, que j’habitais alors, dès le 10 mai habituellement. Elles ne remontaient guère plus haut que Saint-Victor-sur-Loire, où l’on en prenait quelques-unes. L’arrêté préfectoral permettait de les pêcher la nuit, jusqu’à 23 heures. C’est au grand épervier clair qu’on en prenait le plus, sur les lieux de fraie et aussi à l’aide d’une espèce de truble d’assez grandes dimensions, répondant au nom bizarre de « péligasse ». À la ligne, les captures étaient très rares parce que, dans le jour, ces poissons restent immobiles dans les fosses profondes. Elles frayent de 21 à 23 heures environ, dans des courants assez rapides, graveleux, propres et peu profonds (0m,60 à 1 mètre). Leurs ébats s’entendent de loin et alertent les pêcheurs.

À partir de 1904, année de chaleur et de sécheresse anormales, où elles périrent presque toutes, je n’en ai plus revu chez nous.

Il existe deux espèces différentes d’aloses :

  1. L’alose commune (Alosa vulgaris), qui appartient, comme le hareng, à la famille des Clupéidés. Mais, alors que le hareng, auquel elle ressemble beaucoup, ne mesure guère que 0,25 m de long, l’alose adulte atteint couramment de 0,70 m à 0,80 m. Cependant, son poids ne répond nullement à cette belle taille. Alors qu’un saumon de 0,80 m pèse environ 15 livres, l’alose de même taille n’arrive que difficilement à 3 kilogrammes. Cela tient à la minceur de son corps, très comprimé latéralement, comme celui du hareng. Ce corps est assez élevé, aminci vers la queue. Les nageoires, sauf la caudale, grande et fourchue, sont de grandeur médiocre.
    La tête est plutôt petite, la bouche fendue presque jusqu’à l’œil, n’a de dents qu’à la mâchoire supérieure, et encore sont-elles peu visibles. Le dos est verdâtre, les flancs et le ventre d’un blanc argenté brillant. En arrière des ouïes existent deux taches noires très apparentes.
  2. L’alose finte (Alosa finta) est très voisine d’aspect de la précédente. Cependant, elle paraît plus mince encore et plus allongée ; ses flancs sont ornés de 5 ou 6 taches noirâtres ; elle a des dents aux deux mâchoires. Sa taille ordinaire est de 0,45 m, avec un poids d’un kilogramme environ.
    Elle a les mêmes mœurs que l’alose vraie, mais son frai a lieu un peu plus tard et se fait plus en aval ; elle remonte moins haut.
    Sa chair est sèche, farcie d’arêtes, nettement inférieure à celle de l’alose commune, qui, dit-on, gagne en qualité après un séjour de quelques semaines en eau douce.

Après le frai, les aloses, quelle que soit leur espèce, deviennent maigres, épuisées, malades, et se laissent redescendre vers la mer par les courants. Bien peu, dit-on, revoient l’eau salée, et leurs cadavres jonchent les grèves aval des grands fleuves, en juillet août.
L’incubation des œufs, pondus dans les graviers, est courte (dix à douze jours). Les petites aloses, qui ressemblent à nos ablettes, grandissent assez vite. En septembre, elles ont de 8 à 10 centimètres de long et redescendent à la mer ; elles ne reviendront qu’à l’état adulte, pour frayer à leur tour.

Comme nous l’avons constaté, les aloses ont beaucoup diminué de nombre dans nos cours d’eau ; on en accuse la multiplicité des barrages et la pollution des eaux. Il serait cependant possible, dans une certaine mesure, d’y remédier, mais qui y songe au milieu de nos tracas ? Laisser faire semble être le mot d’ordre.

Voici la liste des cours d’eau de France où remontaient régulièrement autrefois de très nombreuses aloses : l’Aisne, l’Allier, l’Ardèche, la Cèze, la Dordogne, le Gardon, la Garonne, l’Hérault, l’Isère, la Loire, le Lot, l’Oise, le Rhône, la Saône, la Seine, le Tarn et la Vilaine ; sans doute j’en oublie quelques-uns. Dans combien de ces rivières la migration s’est-elle continuée ? Je ne le saurais dire, mais, en tout cas, elle a fortement diminué d’intensité.

J’ai lu quelque part que des essais de repeuplement en masse de ces poissons avaient été tentés aux États-Unis, mais je n’en connais pas les résultats. La nage des aloses étant très puissante, il a été affirmé que les lamproies en profitaient pour se faire véhiculer par elles en s’attachant à leur corps par leur bouche-ventouse ; ce n’est pas impossible.

Dans nos pays du Centre, la pêche à la ligne de l’alose ne donne que des résultats décevants, mais il n’en est pas de même en certains estuaires au moment de la remontée. On les prend aux gros vers, au vif, aux poissons morts, à la petite cuillère brillante, et même aux mouches artificielles de taille moyenne (hameçons nos 6, 7 ou 8), qui servent à pêcher la truite de mer ou les saumoneaux de printemps. Sans doute réussirait-on aussi avec l’arénicole, la gravette, la petite civelle, ou même la crevette crue ou cuite ; je n’ai pas eu le temps d’expérimenter ces dernières esches, et les seules aloses que j’aie capturées l’ont été à la mouche ou à la cuillère.

La touche de l’alose est franche, parfois même brutale, surtout aux leurres artificiels. Sa défense, assez vive au début, ne dure pas longtemps ; elle est vite fatiguée et se laisse amener assez aisément.

Il est bon, cependant, de la brusquer un peu et de faire intervenir au plus tôt la gaffe, plus efficace que l’épuisette pour ce poisson au corps allongé qu’il est peu facile d’empocher.»

R. PORTIER. – Le Chasseur Français N°645 Novembre 1950 Page 661
Titre original : les aloses

En résumé

  • L’alose: un genre de poisson migrateur anadrome qui remonte les cours d’eau pour frayer.
  • Description: un corps en forme d’ogive, une bouche échancrée, des nageoires ventrales très en arrière, un dos bleuté ou verdâtre, un ventre argenté et des taches noires.
  • Taille et poids: entre 30 et 80 centimètres, rarement plus de 4 kilos
  • Habitat et reproduction: se développe en mer, puis entre dans les fleuves du bassin Atlantique (Adour, Garonne, Loire) au printemps, fraie en eau chaude (17° à 19°) en été, pond jusqu’à 200 000 œufs par femelle, les alevins descendent ensuite vers la mer.
  • Vulnérabilité: menacé par la surpêche, le braconnage, les pollutions et les obstacles infranchissables.

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Initialement écrit en 2007, cet article a été repris et mis à jour en février 2024.
Cet article constitue un outil de documentation de loisirs et n’engage pas la responsabilité du site.

Les paragraphes «description, biologie et habitat» sont extraits du logiciel Fishing version 2.1

Temps estimé de lecture : 9 minutes

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