Pêche à la ligne en bord de mer

La pêche à la ligne (au coup) en bord de mer – Cette technique de pêche propose de présenter un appât sur un hameçon à toutes les hauteurs d’eau mais sur une surface restreinte limitée à la longueur et à la portée de la canne. C’est ce que l’on nomme le coup. Le coup est généralement amorcé afin d’attirer un maximum de poissons, les petits d’abord puis ensuite les plus grands.

Pêche à la ligne, une pratique entravée

La pêche au coup sur le bord de mer était encore prisée il y a quelques décennies, simple, récréative et peu onéreuse. De nos jours, les diverses interdictions de pêche instaurées dans les ports et autres lieux, et cela pour de multiples raisons comme celles imposées pour la sécurité, ne permettent plus de s’adonner aisément à cette technique de pêche.
Pourtant, cette pêche était celle que l’on pratiquait en été quand nous étions encore gamins, juste après une période de la pêche à l’épuisette à l’âge des sept huit ans.

La pêche au coup ne peut se pratiquer que dans des espaces calmes, à l’abri du vent, des vagues et des courants marins, ainsi les quais et pontons des ports, les bassins portuaires, les chenaux étaient des lieux de prédilection. A noter qu’il est possible de pêcher au coup face à la mer, tout particulièrement le long des côtes rocheuses que l’on peut rencontrer en Méditerranée, et lorsque les conditions climatiques le permettent.
Il est important avant de s’installer de vérifier que le lieu soit autorisé à la pêche ou toléré. On reconnaît ce type d’endroit par la présence régulière d’autres pêcheurs.

Les poissons recherchés

Les poissons recherchés sont la petite friture sous-entendus les petits poissons de roche comme les gobies, les joël, les saupes, les sars, les bogues, les serrans, les girelles, les orphies et parfois le mulet. Ces poissons vivent près des bords et sont à la portée d’une canne au coup.

La canne télescopique et autres accessoires

La canne et les lignes de pêche

Le premier accessoire de pêche indispensable est la canne, une canne télescopique c’est à dire une canne dont les éléments s’emboîtent l’un dans l’autre, sans anneau, et qui mesure, selon le modèle, de 4 à 6 mètres de longueur. Quatre mètre me parait être un peu court compte tenu de la profondeur moyenne à atteindre et la six mètres un peu longue à manipuler par un débutant, reste donc la cinq mètres pour débuter. L’extrémité du scion, c’est à dire la partie la plus fine de la canne, devra impérativement se terminer par une petite boucle métallique qui permettra de fixer simplement la ligne par le néophyte.

En deuxième point viendra une première ligne de pêche achetée toute faite. Ce sera un bon début mais très vite, il vous en faudra une deuxième, puis une troisième. Il sera sans doute alors temps d’apprendre à les réparer et à les construire soi-même afin de réduire les coûts.
Cette ligne aura pour caractéristiques un corps de ligne de 16/100, armée d’un hameçon forgé N°14 ou N12. Vous remarquerez que le bas de ligne est d’un diamètre inférieur à celui de la ligne principale, par exemple 12/100. En cas de casse suite à un accrochage ou par un trop gros poisson, ce sera le bas de ligne qui cédera en premier et vous conserverez ainsi le corps de ligne avec son flotteur, seul l’hameçon sera perdu.

Un peu de vocabulaire halieutique – Le corps de ligne ou ligne principale est le long morceau de nylon attaché au bout de la canne, sur lequel sont montés le flotteur et les petits plombs qui équilibrent ce dernier. Le bas de ligne est le petit morceau de fil terminal fixé au corps de ligne avec à son extrémité l’hameçon.

Selon le lieu de pêche, en eau calme comme dans les ports on préférera un flotteur long et effilé d’une portance de 0,8 à 2 grammes qu’un modèle plus trapu (ou un toulousain) de 2 ou 3 grammes plus adapté aux vaguelettes d’une mer calme.

Les accessoires indispensables

Il convient de compléter son matériel avec les quelques indispensables, à savoir:

• Un dégorgeoir fin et classique pour la pêche au blanc en étang et un second, plus gros, que l’on utilise pour la truite,
• Quelques sondes de pêche de différents poids,
• Une paire de ciseaux,
• Un chiffon,
• Un petit seau pour y déposer vos prises,
• Une épuisette sera sans doute utile pour les belles pièces.

Puis dans un second temps:

• Un petit siège pliant, vous pouvez également vous asseoir à même le sol le long des quais,
• Une petite boîte à pêche pour ranger son petit matériel,
• Une bourriche, choisissez là en maille métallique avec quelques mètres de corde fine pour l’accrocher.

Et si par la suite, vous aviez l’intention de réaliser les lignes de pêche par vous-même, il faudra compléter la liste avec:

• Une bobine de nylon en 16/100,
• Quelques flotteurs,
• Une boîte de différents petits plombs de pêche au coup,
• Des pochettes d’hameçons N° 12 et N° 14,
• Quelques plioirs pour ranger les lignes,
• Une pince à plomb ou une pince multi-usage.

Le choix du flotteur demeure une question dont la réponse est épineuse. Si le rôle du flotteur est de maintenir la ligne, celui-ci doit pouvoir pénétrer dans l’eau facilement avec le moins de résistance possible car les poissons sentent le piège et recrachent aussitôt l’appât. On parle alors de sensibilité. Le modèle de flotteur ainsi que le réglage de la portance réalisé avec les petits plombs sont des facteurs importants agissant sur la sensibilité globale de la ligne de pêche.

Quèsaco la portance ? C’est le poids à ajouter au flotteur pour que celui-ci se maintienne correctement à la surface, la portance est indiquée sur le flotteur en gramme.
Le choix est donc épineux entre le flotteur fusiforme, long, sensible c’est à dire qu’il pénètre l’eau facilement mais adapté aux eaux calmes et le flotteur plus trapu, court, comme le flotteur toulousain, qui se tient mieux dans la vague mais qui offre un peu plus de résistance. Dans un port, je choisirais le premier, face à la mer, le second. La portance, entre 0,8 gramme et 5 grammes

Les nœuds indispensables

Je me souviens de mes tous débuts…la galère. Aujourd’hui, si je devais vous conseiller un ou deux modes d’assemblage ce serait sans aucune hésitation le nœud de cuiller et l’assemblage boucle dans boucle. Il faudra vous entraîner un peu pour la réalisation du premier.

Les appâts et les amorces

Les appâts seront piqués à l’hameçon.

Les dures et demi dures

Les plus populaires restent les néréides que l’on se procure chez tout bon détaillant de matériel de pêche. On les nomme vers coréens, coréennes et ils existent sous différentes variétés comme les Dures ou les Demi-dures. Pour débuter, je vous conseille ces dernières. Ces vers marins doivent être conservés au réfrigérateur.

Le pain du boulanger et le Chaillou

Le deuxième appât à retenir est le pain. Cela peut être le pain du boulanger mais il tient mal à l’hameçon. Si vous souhaitez essayer, il suffit d’extraire un peu de mie que l’on transforme, disons, en petit pois qui viendra recouvrir l’hameçon.
Le nec plus ultra sera le pain Chaillou, spécialement conçu pour la pêche. C’est le seul qui tient vraiment à l’hameçon, il donne l’impression de coller à l’hameçon. C’est un pain très léger à couper en tranches, selon son besoin. Sa préparation reste simple, il suffit d’envelopper une ou deux tranches dans une serviette humide, essorée, pendant une quinzaine de minutes. Au bout de ce temps, le pain aura eu le temps de s’humidifier et de gonfler un peu. Il reste à accrocher un petit morceau à l’hameçon.

La sardine

La sardine doit être fraîche, achetée le jour même, pour qu’elle soit encore suffisamment ferme et tenir à l’hameçon. Le filet de sardine est récupéré puis coupé en petits morceaux pour la pêche.

Les moules

Il ne faut pas se voiler la face, tous les poissons adorent la moule mais elle ne tient pas à l’hameçon ou si peu. J’ai pourtant réussi de belles parties de pêche avec ce coquillage. Soyez cependant respectueux des lieux, respectez les tailles minimales, ne prélevez que le nécessaire.

Les amorces

Tout comme la pêche du blanc dans les étangs, un amorçage aura pour effet de rassembler un grand nombre de poissons sur le poste.
Les amorces sont vendues par sac généralement de 1 kg ou 2 kg. Ces farines peuvent être alourdies en y incorporant un peu de sable. On verse dans un seau autant de sable que de farine, un peu d’eau et on mélange. Laisser reposer quelques minutes et brasser le contenu du seau énergiquement avant de l’utiliser. Les boules d’amorce ont une taille comprise entre la mandarine et l’orange et doivent être suffisamment compactes et lourdes pour qu’elles n’éclatent pas en touchant la surface de l’eau.
Vous jetterez les boules d’amorce à l’endroit où vous pêchez. Si il y a un peu de courant, lancer en amont ou en aval de manière que les boules d’amorce atteignant le fond soient au niveau de votre flotteur.
Commencez la partie en jetant six à sept boules d’amorce puis trois boules toutes les demi-heures environ. Lorsque le poisson est en place, ne lancer plus d’amorce.

La pêche au coup en pratique

S’installer

Nous voici tout enthousiasmé pour cette première partie de pêche. Choisissez un poste simple comme une berge ou un ponton (attention, pensez à vérifier que la pêche y soit autorisée).

La profondeur de pêche devrait présenter une profondeur comprise entre 1,50 mètres et 3,5 mètres et, si cela est possible, avec un fond plat sableux.
La pêche au coup se pratique assis, alors autant préparer son poste le mieux possible pour un maximum de confort et éviter de perdre du matériel à la mer. En exemple, le siège sera posé à quelques cinquante ou soixante centimètres du bord avec à votre droite votre boite à pêche, bien accessible, suivi d’un seau à amorçage, à votre gauche, l’épuisette.
Une bourriche en mailles métal peut être utilisée pour y mettre le résultat de pêche. Les confortables bourriches anglaises en maille hydro ne résisteraient pas bien longtemps aux dents de certains poissons comme les saupes, sars. Un second seau peut aussi bien faire l’affaire.

Monter la ligne

Les éléments d’une canne télescopique ont la forme de long cône allongé qui glissent les uns dans les autres et s’emboîtent par serrage. L’élément le plus fin, que l’on nomme scion, est équipé d’une petite boucle métallique.
S’il n’y en a pas, le vendeur n’aura pas oublié de vous questionner sur le montage terminal souhaité, généralement un porte porte élastique intérieur, une roubaisienne, ces modèles de scion sont généralement rigides et donc adaptés au montage à élastique si l’on souhaite pêcher fin. Les scions équipés d’une boucle en métal sont extrêmement souples et permettent d’encaisser les ruches des petits poissons.

1. Commencer par enlever le bouchon de caoutchouc qui se trouve au bout de la canne, côté le plus petit,
2. Extraire uniquement le premier brin, le scion.
   Vous remarquerez que le scion une fois déployé bloquera en force et emmènera le deuxième brin de la canne. C’est le principe de la canne télescopique.
   Les lignes toutes prêtes sont enroulées sur un plioir avec au cœur l’hameçon et à l’extérieur l’extrémité du nylon lui même terminé par une large boucle. Cette boucle est généralement pincée sur ce plioir soit avec un élastique, soit avec un petit clip en plastique.
   Les lignes du commerce disposent d’une réserve de 5 mètres de fil mais ce n’est pas toujours vrai et selon la dimension de votre canne télescopique, trop long il sera nécessaire de couper un bout de nylon, trop court ajouter un bout de ligne. Dans ce dernier cas, il vous faudra une bobine de réserve en 18/100 et savoir réaliser une ligature adéquate, voir sur le site les aboutages.
3. Ôter le clip et dérouler une trentaine de centimètres de fil, bloquer le fil sur le plioir en le maintenant d’une main.
4. Couper la petite boucle et passer le nylon au travers de la boucle métallique du scion de la canne et nouer le nylon avec un nœud de cuiller.
   Si la réalisation d’un nœud vous rebute et si la boucle est suffisamment large, engager la dans l’anneau terminal du scion et passer le plioir complet dans cette même boucle. Tirer, le nœud se serre tout seul et la ligne est installée.
5. Lâcher le plioir des mains et déployer la canne sur toute sa longueur. En principe il suffit de lever la canne vers la verticale, et la ligne se déroule toute seule.

Sonder le fond

Cette opération permet de régler ce que l’on appelle le fond, concrètement il s’agit d’ajuster le flotteur sur la ligne pour que l’hameçon lèche le fond. Beaucoup de poissons recherchent leur nourriture sur le fond, c’est la raison pour laquelle sonder est une action indispensable et déterminera toute la partie de pêche. Le sondage doit être réalisé avant de commencer la partie de pêche et obéit à des règles simples:

• le sondage se fait verticalement sous la canne où vous aurez décidé de pêcher,
• la sonde doit pincer l’hameçon et non le fil qui risquerait d’être fragilisé.
• le flotteur coule et disparaît: il n’y a pas assez de fond, il faut le remonter le long de la ligne,
• le flotteur se couche, se trouve partiellement ou totalement hors de l’eau: il y a trop de fond, il faut le descendre sur la ligne

Lorsque seule son antenne apparaît, le fond est alors correctement réglé.
Enfin une autre fonction du sondage est ce que l’on appelle la lecture du fond qui permet de tester et de découvrir les failles, les bosses, les dénivelés autour de notre point de sonde (trente à cinquante centimètres).

Pêcher au coup

Pêcher à fond permet de prendre un bon nombre de poissons qui se nourrissent en fouillant le sable et les moindre recoins, le sondage est alors primordial pour garantir que notre appât flirte avec le fond marin.
Pour cette toute première partie, je vous conseille d’utiliser comme appât des néréides dites demi-dures.
Ouvrir délicatement la boîte et prélever un ver que vous couperez en petits morceaux d’une longueur équivalente à une fois et demie la longueur de l’hameçon. Glisser l’hameçon dans un tronçon de ver et le piquer de manière à faire ressortir la pointe.

Tenir la canne à 45° et lâcher l’hameçon. Ce dernier ne touchera pas l’eau avant d’avoir dépassé le scion de la canne. Laisser descendre l’hameçon tout en amenant le flotteur sur votre coup. La touche se concrétise de différentes manières et tout particulièrement lorsque:

• le poisson s’empare de l’appât et s’éloigne: le flotteur semble être aspiré dans les profondeurs marines, plus ou moins rapidement.
• le poisson remonte en soulevant les plombs : la ligne est déséquilibrée et le flotteur remonte.

Il faut ferrer à la touche. Pour ferrer correctement, le geste ne doit pas être mou ni trop exagéré sinon gare aux emmêlements en cas de raté, il suffit de donner un coup sec du poignet afin d’assurer la prise.

Ça ne mord pas? Il faut aller les chercher.
Le cas d’école est le poisson méfiant, la présentation de l’appât n’est pas naturelle : laisser traîner l’appât sur le fond sur une quinzaine de centimètre en remontant le flotteur d’autant. Les poissons sont là, vous les voyez, entre deux eaux: régler le flotteur pour obtenir entre 1 mètre et 2 mètres de fond. N’hésitez pas à modifier la hauteur. Si vous avez repéré le fond d’un trait sur la canne , il sera simple de revenir au réglage initial.
Ça ne mord pas? Un amorçage du coup attirera les poissons

Epilogue

Au travers de ce long billet qui ne peut pas répondre à toutes vos questions, j’ai essayé de rappeler les règles essentielles, les plus importantes pour débuter. Quelques séances seront sans doute nécessaires, rien ne presse, préparer son matériel c’est déjà pêcher, emmêler la ligne n’est pas un désagrément mais le début d’un long apprentissage au bord de l’eau. La pêche au coup est une technique de pêche estivale que l’on pratique entre amis, avec les enfants, en famille.

Quelques exemples de lignes utilisées particulièrement en Méditerranée.
(avec L: corps de ligne – BL: bas de ligne)

C’est au bord de l’eau que l’on apprend le mieux.

Conclusion

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Article publié initialement en 2014.
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