Vous avez ferré un beau poisson. Il est dans l’épuisette, la lumière est parfaite, et vous avez envie de garder un souvenir.
Oui mais… comment le photographier sans en faire trop, ni pas assez ? Entre le bras trop tendu, le fond trop moche, et le poisson trop petit, la photo peut vite virer au flop.
Dans cet article, je vous propose quelques astuces simples, issues de mes propres essais, ratés compris. Pas besoin d’un appareil hors de prix : un peu d’attention et un peu d’intention suffisent pour sortir une image qui raconte votre moment de pêche.
Avant tout : avoir le bon appareil photo
Pas besoin d’un reflex hors de prix. Un compact, un smartphone récent ou une petite caméra 4K bien protégée suffisent largement. L’essentiel est de garder l’équipement propre, sec et sécurisé, surtout en bord de mer.
🎥 Une caméra 4K type GoPro peut aussi filmer l’action… à vous d’en extraire une image nette ensuite.
Ce que je cherche dans une photo de pĂŞche
Je me pose toujours la même question : qu’est-ce que je veux montrer ?
- Ma joie d’avoir pris ce poisson ? → je regarde l’objectif.
- Le poisson lui-même ? → je le regarde, lui, ou je le place au centre.
- L’ambiance ? → je m’éloigne un peu, j’inclus le décor.
💡 Une bonne photo de pêche, ce n’est pas qu’une question de technique. C’est une photo qui dit quelque chose.
Composer son image
Avant d’appuyer sur le déclencheur, observez votre environnement. Le ciel, les reflets sur l’eau, un rocher, une silhouette à contre-jour… Ces éléments peuvent structurer votre image.
- Pensez Ă la règle des tiers : divisez mentalement l’image en 3×3 zones et placez votre sujet sur les lignes ou aux intersections.
- Cherchez la bonne ligne de force : une canne Ă pĂŞche, un rivage ou un arbre peuvent guider le regard vers votre prise.
💡 Parfois, une image “imparfaite” mais bien sentie a plus de force qu’un cadrage parfait mais sans âme.

Une photographie qui ne respecte pas trop les règles mais pourtant plaisante. Les 3 lignes formĂ©es par la rĂ©pĂ©tition des pĂŞcheurs, la canne Ă pĂŞche et les rochers mettent nĂ©anmoins le petit ilot entourĂ© d’eau Ă marĂ©e basse en valeur.
La lumière fait tout
Levez-vous tôt ou pêchez tard : lumière rasante, couleurs chaudes… c’est la base.
En pleine journée, attention à ne pas surexposer les écailles argentées. Une photo brûlée, surtout en JPG, ne se récupère pas.
💡 Astuce : sous-exposez légèrement, et si vous avez un flash, testez-le avec modération.
L’arrière-plan : un allié… ou un ennemi
Une belle prise devant une maison, une poubelle ou un passant ? Dommage.
- Pensez à tourner d’un quart de tour : parfois le décor change complètement.
- Floutez légèrement l’arrière-plan, si vous avez l’option (ou faites le en postproduction).
- Évitez les éléments parasites (grues, toits, chaussures flashy…).
Mieux vaut un cadre neutre, sobre, où le regard se pose là où vous l’avez voulu.
L’angle de prise de vue
- Évitez la prise de vue en plongée (le téléphone vers le bas) : effet “tête énorme / jambes minuscules”.
- Essayez plutôt une légère contre-plongée : appareil posé bas, le pêcheur et le poisson “dominent” la scène. Très efficace.
Le posing
Remplir le cadre
N’hésitez pas à resserrer le cadre (plan taille, plan américain). C’est plus intime, plus impactant. Une carpe ou un esturgeon peuvent être montrés avec un cadrage plus large, à condition d’être bien positionnés.

Valoriser sans tricher
Oui, tenir le poisson à bout de bras le fait paraître plus gros…
Mais ça donne aussi des mains énormes et des photos bizarres.

À petite dose, pourquoi pas. Sinon, je préfère :
- Tourner légèrement le buste (30°), bras repliés tenant le poisson,
- Garder le poisson à distance naturelle, légèrement avancé si besoin,
- Et choisir mon angle de vue en fonction.
Ce petit décalage change tout : le poisson devient le vrai sujet, et moi, un figurant satisfait. Si je veux inverser les rôles, je change juste de regard.

Les plans serrés : quand le poisson suffit
Pas envie de vous montrer ?
Un plan serré sur le poisson, dans l’épuisette ou sur un tapis de réception, peut être superbe.
Ajoutez un élément de comparaison (flotteur, main, canne) pour donner une idée de la taille, et voilà une image claire et sincère.

Sur cette première image, le poisson dans l’Ă©puisette est posĂ© sur un tapis de dĂ©pose. Le flotteur permet d’estimer la taille de la tanche. On peut regretter le morceau de canne Ă pĂŞche en haut et Ă gauche de l’image

Ici, le cadre de l’Ă©puisette coupe l’image en 2/3-1/3 et accentue de cette manière l’aspect prisonnier du poisson.


Je maintiens le poisson partiellement hors de l’eau en tenant la canne de la main gauche, tandis que je shoote non stop avec mon appareil compact de l’autre main.
Un fort recadrage permet d’obtenir ce genre de photo.
Quand on est seul…
Pas toujours simple, mais pas impossible :
- Trépied + photos en rafales = meilleur combo
- Trépied + Retardateur = Le plus simple
- Une caméra d’action peut filmer toute la scène : vous n’avez plus qu’à piocher l’image parfaite ensuite
💡 Conseil : imaginez la photo avant même la touche. Ça vous aidera à improviser au bon moment.
Ma check-list perso
✅ L’image dit quelque chose
âś… Le sujet est clair (moi ? le poisson ? les deux ?)
✅ L’arrière-plan ne vole pas la vedette
âś… Je respecte le poisson (pas de pose au sol Ă sec)
✅ Je ne me prends pas trop au sérieux
Conclusion
Ce n’est pas une question de style ni de matériel. Photographier une prise, c’est prolonger le plaisir, partager une fierté, garder une trace.
Faites simple, soyez vrai, et amusez-vous. C’est ça, l’esprit pêche.
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Initialement écrit en 2024, cet article a été repris et mis à jour en 2025.