🔵 Cabillaud / Morue (Gadus morhua)

Poisson moins fréquent – rarement du bord – surpêche

Le cabillaud, connu aussi sous le nom de morue une fois salé ou séché, est un poisson très prisé, aussi bien par les pêcheurs que les amateurs de gastronomie. Présent dans les eaux froides et tempérées de l’Atlantique Nord, il est capturé essentiellement en Manche, dans le golfe de Gascogne et autour des plateaux rocheux côtiers. On le pêche surtout l’hiver, du bord dans certaines zones profondes, mais plus fréquemment en bateau, à proximité des fonds rocheux ou sableux. Son comportement opportuniste et son régime carnassier en font une cible adaptée à plusieurs techniques de pêche.

🔬 Bio simplifiée

Habitat et caractéristiques morphologiques

Présent de l’Atlantique à la mer du Nord, le cabillaud préfère les eaux froides dont la température oscille entre 0 °C et 15 °C. Il est totalement absent en Méditerranée. Ce poisson benthique évolue près du fond marin, parfois à plus de 600 m de profondeur, notamment au sein d’épaves immergées. Son apparence varie selon les régions, mais on le reconnaît généralement à son corps gris-vert orné de taches brunes sur le dos et les flancs, traversé par une ligne latérale blanche, courbe et bien marquée.

Anatomie et alimentation

Le cabillaud possède trois nageoires dorsales et deux anales. Sa large bouche, équipée d’un barbillon mentonnier distinctif, lui permet de consommer une grande variété d’aliments : poissons, crustacés, algues et débris présents sur le fond. La taille moyenne des individus se situe entre 60 et 70 cm pour un poids de 2 à 3 kg. Bien qu’il dépasse rarement les 30 kg, un spécimen exceptionnel de 96 kg mesurant plus de 1,80 m a déjà été capturé.

Comportement migratoire

Les cabillauds vivent en bancs, principalement sur les fonds sableux ou rocheux de la mer du Nord. Au nord de l’Écosse, certains groupes sont sédentaires. Ailleurs, ils migrent selon les saisons : vers le sud en hiver, vers le nord en été. Autrefois, cette espèce était très fréquente au large des côtes françaises, de Dunkerque à Brest.

Reproduction et développement

La période de frai s’étend généralement de décembre à juin. Une femelle de 51 cm peut pondre jusqu’à 200 000 œufs. La température de développement embryonnaire varie entre 0 °C et 14 °C, mais l’éclosion intervient le plus souvent autour de 5 °C à 7 °C. Les larves, mesurant entre 3,3 et 5,7 cm, vivent en pleine eau jusqu’à atteindre 25 à 50 mm. Ensuite, elles rejoignent les profondeurs en hiver et les côtes au printemps. C’est surtout la température et la durée d’ensoleillement qui déclenchent la reproduction selon les zones géographiques.

Régime alimentaire selon l’âge

Les jeunes cabillauds consomment principalement du phyto- et zooplancton tant qu’ils évoluent en surface. Une fois adultes, ils se tournent vers les crustacés, mollusques, vers marins et petits poissons. Les mâles atteignent leur maturité sexuelle entre 3 et 9 ans, généralement plus tôt que les femelles.

✅ À retenir

• Nom commun : Cabillaud (frais) / Morue (salé ou séché)
• Nom scientifique : Gadus morhua (Linné, 1758)
• Famille : Gadidés
• Taille habituelle : 40 à 70 cm (jusqu’à 1,5 m)
• Reproduction : Hiver – fraie en mer ouverte, parfois proche des côtes profondes
• Habitat : Fonds rocheux, sablo-vaseux, falaises sous-marines, épaves
• Rythme : Actif en toute saison, pics d’activité hivernale et printanière
• Autres particularités : Barbeau sous le menton, nageoire dorsale tripartite, taches sur le corps, chair dense et blanche

🎣 Pêche

Autrefois, il était possible d’en capturer depuis les plages, notamment à Boulogne, sans embarcation. Les leurres blancs, réputés très attractifs pour cette espèce, étaient fréquemment utilisés. Les estacades et jetées permettaient d’atteindre des zones plus profondes, mais les contraintes portuaires et le recul des stocks ont transformé ces pratiques.

Techniques utilisées :

• Pêche à soutenir en bateau (classique)
  • Appâts naturels : maquereau, calmar, encornet, vers marins
  • En pêche à soutenir, on préférera une ligne 60/100 équipée d’un hameçon n°3/0, idéale pour des zones plus profondes.
  • Plombs de 100 à 250 g selon la profondeur
• Pêche du bord (ponctuelle)
  • Depuis digues très profondes, jetées, falaises : appâts puissants (encornet, poisson)
    A la calée, une ligne en nylon de diamètre 50/100, couplée à un hameçon n°2/0, est recommandée pour résister aux puissants départs. un hameçon n°2/0.

En savoir plus : La morue au surfcasting

Réglementation

• Taille minimale de capture :
  • Mer du Nord / Manche / Atlantique : 42 cm + Marquage obligatoire de la nageoire caudale + quota dans certaines régions.

💡 Les tailles minimales et règles de capture peuvent changer. Pensez à vérifier les textes officiels.

Une pression de pêche accrue

La morue est soumise depuis de nombreuses années à une pression de pêche intensive, ce qui contribue très probablement à la réduction de ses populations. La saison de pêche s’étend sur environ quatre mois, débutant en octobre ou novembre selon les régions et se termine généralement en février.
Une fois cette période écoulée, les pêcheurs professionnels se déplacent vers le nord de la mer du Nord, longeant les côtes orientales de l’Angleterre où la saison peut se prolonger jusqu’en juillet. La campagne continue ensuite au large de l’Écosse jusqu’en août, et même plus loin vers l’ouest, où l’on peut capturer de la morue toute l’année.

Annexe : La morue, pêche en mer : un article de 1952 écrit par P. Lartigue.

En résumé

Le cabillaud, victime de la surpêche, reste malgré tout une cible précieuse pour les amateurs de pêche en mer. Qu’il soit pêché en bateau ou depuis la côte, le respect des réglementations est essentiel à la pérennité de cette ressource marine.

Article mis à jour en 2024, publié initialement en 2006.

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