Aller au contenu
Accueil / La buvette / Faune & Flore aquatiques / Bébêtes et plantes d'eau douce / Les mollusques d’eau douce

Les mollusques d’eau douce

Les mollusques d’eau douce sont des animaux invertébrés qui vivent dans les rivières, les lacs, les étangs et les marais. Les mollusques d’eau douce sont répartis en deux classes principales : les gastéropodes et les bivalves.

Les gastéropodes

Les gastéropodes sont des mollusques à coquille unique, souvent spiralée, qui se déplacent grâce à un pied musculeux situé sous leur corps. Ils possèdent aussi une tête avec des tentacules et des yeux, ainsi qu’une radula, une sorte de langue râpeuse qui leur sert à se nourrir de végétaux ou d’animaux morts.
Certains gastéropodes sont hermaphrodites, c’est-à-dire qu’ils possèdent à la fois des organes reproducteurs mâles et femelles, tandis que d’autres sont gonochoriques, c’est-à-dire qu’ils ont un sexe défini. La reproduction des gastéropodes peut être sexuée ou asexuée, selon les espèces. Les œufs sont généralement pondus dans des capsules ou des masses gélatineuses, fixées sur des plantes ou des rochers.

Les gastéropodes d’eau douce sont très diversifiés et comprennent des espèces comme les limnées, les planorbes, les physes, les paludines ou les mélanies, plus communément appelés escargots d’eau douce.

Ancyle ou patelle d’eau douce 

Parmi les gastéropodes, l’ancyle (Ancylus fluviatilis) est la plus petite. Sa coquille mesure entre 0,5cm et 0,75cm et elle est semblable à un petit bonnet phrygien collé, à la manière des patelles sur les roches marines, sur les cailloux des cours d’eau à truites.
C’est un appât recherché des truitelles, car on les trouve souvent en abondance et toujours dans les eaux pures. Elles constituent un test caractéristique des eaux à truite non polluées, autant que peut l’être le cresson dans le règne végétal.

Ancylus_fluviatilis -Mauro Mariani at Italian Wikipedia, Public domain, via Wikimedia Commons
Ancylus fluviatilisMauro Mariani at Italian Wikipedia, Public domain, via Wikimedia Commons

Bithynie ou escargot robinet

Nous trouvons ensuite les divers escargots d’eau qui rampent sur le fond et sur les herbes aquatiques et de forme qui les fait plutôt ressembler au bigorneau.

La bithynie (Bithynia tentaculata) est celle qui peut vivre dans les eaux relativement froides de la partie inférieure de la zone à truites.
C’est également un bon test biologique de pollution.
Comme tous les mollusques, c’est un végétarien ; il se nourrit de la couverture de diatomées qui tapissent le fond et aussi de mousses, d’algues vertes et surtout du cresson et des callitriches.
La bithynie est également très recherchée par la truite de moyenne et grosse taille.

Bithynia tentaculata - Alexander Mrkvicka, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
Bithynia tentaculataAlexander Mrkvicka, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Limnées et paludines

Les limnées (Lymnaea) et les paludines (Viviparus contectus) sont de taille beaucoup plus grosse, et leurs coquilles atteignent 3 à 4 centimètres. Elles vivent dans les rivières lentes à courant modéré, dans les bassins et dans les étangs ; on en trouve parfois des quantités dans les touffes d’herbes aquatiques. Ces mollusques sont très recherchés par les poissons d’eau douce.

Viviparus contectus - Aung, Public domain, via Wikimedia Commons
Coquille de Viviparus contectusAung, Public domain, via Wikimedia Commons
Lymnaea stagnalis - Donald Hampton, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Lymnaea stagnalisDonald Hampton, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Planorbe

Le planorbe (Planorbella trivolvis) a le même habitat et présente une coquille enroulée sur le même plan. Tous ces mollusques sont souvent l’hôte de vers parasites ; c’est ainsi que le Distome hépatique (ce ver plat qui est l’auteur de la douve ou cachexie aqueuse du mouton et du bœuf, et qui pullule sur leurs poumons) a un embryon qui colonise les limnées.

L'escargot corne de bélier, Planorbella trivolvis, est porteur des trématodes Bolbophorus qui infectent le poisson-chat d'élevage. Deux escargots sont ici vus dans leur milieu naturel, sur une végétation aquatique sous l'eau. Photo de Scott Bauer. {{PD-USGov-USDA-ARS}
L’escargot corne de bélier, Planorbella trivolvis, est porteur des trématodes Bolbophorus qui infectent le poisson-chat d’élevage. Deux escargots sont ici vus dans leur milieu naturel, sur une végétation aquatique sous l’eau. Photo de Scott Bauer. {{PD-USGov-USDA-ARS}

Les bivalves

Les bivalves sont des mollusques à deux coquilles symétriques, reliées par une charnière et fermées par des muscles. Ils n’ont pas de tête ni de radula, mais ils ont un siphon qui leur permet de filtrer l’eau pour se nourrir de plancton ou de matière organique en suspension. Certains bivalves sont hermaphrodites, tandis que d’autres sont gonochoriques. La reproduction des bivalves est généralement sexuée et implique souvent un stade larvaire appelé glochidie, qui se fixe sur la peau ou les branchies d’un poisson hôte pour se développer.

Les bivalves d’eau douce comprennent des espèces comme les grandes moules anodontes, les unios, les corbicules ou les dreissènes.

Anodonte

L’anodonte ou Anodonta Grandis est la plus grosse moule des eaux douces françaises dont le diamètre peut parfois atteindre 20 cm.
En savoir plus sur cette moule

Une grande moule anodonte en étang
Une grande moule anodonte en étang à côté d’un moulinet de pêche

Corbicule ou palourde asiatique

La corbicule (Corbicula fluminea) est un mollusque bivalve d’eau douce et d’eau saumâtre, originaire d’Asie. Elle a été introduite accidentellement dans de nombreuses régions du monde, où elle est considérée comme une espèce envahissante.
Elle se nourrit en filtrant le phytoplancton et les matières en suspension dans l’eau, et peut avoir des impacts négatifs sur la biodiversité et la qualité de l’eau. Elle peut aussi accumuler des polluants et des bactéries dans sa chair, ce qui la rend impropre à la consommation humaine. Elle se reproduit très rapidement, en produisant jusqu’à 40 000 larves par saison. Elle peut vivre jusqu’à 4 ans et mesurer jusqu’à 3 cm de longueur. Sa coquille est triangulaire, lisse, brun foncé à vert olive à l’extérieur, et blanche avec une marque pourpre à l’intérieur.

Corbicula fluminea -USGS, Public domain, via Wikimedia Commons
Corbicula flumineaUSGS, Public domain, via Wikimedia Commons

Dreissène ou moule zébrée

La moule zébrée ou Dreissena polymorpha est une espèce de mollusques bivalves d’eau douce qui vit principalement dans les lacs et les rivières. Elle est originaire du bassin de la mer Caspienne, mais elle a été introduite accidentellement dans de nombreuses régions du monde par les activités humaines. Elle est considérée comme une espèce invasive car elle peut causer des problèmes écologiques et économiques.
Elle se fixe sur les coquilles d’autres mollusques, les rochers, les plantes, les structures artificielles et peut former des agrégats très denses. Elle se nourrit de plancton et de matières organiques en filtrant l’eau, ce qui peut modifier la qualité et la transparence de l’eau. Elle peut aussi transporter des parasites et des maladies qui affectent les autres espèces aquatiques. Elle est très résistante aux variations de température, de salinité, de pH et de pollution. Elle n’a pas de prédateurs naturels dans les zones où elle a été introduite, ce qui lui permet de se reproduire rapidement et de coloniser de nouveaux habitats.

Dreissena polymorpha - Muséum de Toulouse, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons
Dreissena polymorpha – Muséum de Toulouse, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons

En conclusion

Les mollusques d’eau douce jouent un rôle écologique important dans les écosystèmes aquatiques. Ils participent à la régulation de la qualité de l’eau en filtrant les particules et en recyclant la matière organique. Ils constituent aussi une source de nourriture pour de nombreux prédateurs, comme les poissons, les oiseaux, les mammifères ou certains insectes. Enfin, ils sont des indicateurs de la biodiversité et de la santé des milieux aquatiques, car ils sont sensibles aux variations physico-chimiques et aux pollutions.

Les mollusques d’eau douce sont menacés par plusieurs facteurs, comme la destruction ou la fragmentation de leur habitat, le réchauffement climatique, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, la surpêche ou la contamination par des agents pathogènes ou des substances toxiques.

Pour en savoir plus sur les mollusques d’eau douce, vous pouvez consulter ces sources :

Cet article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager pour informer vos proches.

Article publié initialement le 13/03/2024
Il article constitue un outil de documentation pour la pêche de loisirs et n’engage pas la responsabilité du site.

Temps estimé de lecture : 7 minutes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *